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Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Une nouvelle année Québécoise (Chronique #128)

Dernière mise à jour : 28 janv. 2021


31 Décembre 2017,

Hier, j’ai laissé mes parents à l’aéroport. Les voilà repartis à Paris… Dans quelques mois, je les retrouverai. Nancy et Raymond m’ont ramené à La Tuque. Qu’il est bon de retrouver son chez soi et ses petites habitudes. Ce soir, pour fêter le nouvel an, je suis invité chez Mélanie. C’est une soirée atypique pour moi, sous la neige, au bord d’un lac gelé. Un instant propice aux confidences et aux éclats de rires. Je suis heureux d'avoir croisé la route de Mélanie… J’ai trouvé ici, une véritable amie.


Chronique n°128 : Une nouvelle année Québécoise


Il est minuit… Et une nouvelle année québécoise commence.

Je suis perdu au coeur d'une nuit qui s'évapore sous les braises d'un feu d'hiver.

Perdu dans des paysages insaisissables, auprès de gens que j'apprends à aimer.


Pourtant dans la douceur de ces bonheurs nocturnes,

je ne peux m’empêcher de penser à mes amis de toujours Fred, Romain, Eva et Sémy.

Je suis loin c’est vrai… Mais mon coeur est encore avec eux.


Je réalise que c'est la première fois que nous ne sommes pas ensemble pour un nouvel an.

Il est minuit et je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour Sémy.

Je pense à cette phrase ridicule que nous crions chaque année, une coupe de champagne à la main : « Cette année c’est la bonne ! C’est l’année du succès ! »

Une phrase qui avec le temps est devenue une plaisanterie et non plus un véritable souhait…


Et pourtant…

Pourtant ce soir, je ne la trouve plus si absurde à l’aube de cette nouvelle année.

Je suis venu sciemment me perdre dans ces grandes forêts d'épinettes.

Je suis venu jusque ici pour réparer quelque chose.

Mes chroniques ne racontent plus les aspirations d'un auteur perdu.

Mes inspirations renaissent, des histoires s'annoncent, se concrétisent.


Je suis perdu mais je sais désormais exactement où je vais.

Ce soir, dans ce silence, je pense à ceux que j'ai laissé à Paris.

Que font mes camarades ? Rigolent t-ils autant que moi ? Ont-ils le coeur léger ? Ce font-ils une énième fois cette promesse ?… Retrouverai-je ma place auprès d’eux à mon retour ? Ou bien aurai-je définitivement changé ?


Il est minuit… Et une nouvelle année québécoise commence.

Ce soir, je profite de ce cadeau de la vie...De ce voyage, de ces nouvelles amitiés qu'il m'a offertes. 

Même si je suis loin de Fred, Romain, Eva et Sémy, je suis heureux et accompli.

Même si je suis loin, J’aimerai que cela ne prenne jamais fin…


Il m’arrive parfois de penser que ma place est ici…

De penser que rentrer serait une pure folie.

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