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Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Spiritualité (Chronique n°26)

Dernière mise à jour : 27 mai 2020


1er Juillet 2011,

Je ne sais comment dire au revoir... Et encore moins comment dire adieu...

La vie et sa course effrénée au rendement viennent de me priver de cet instant... De ce moment sur le fil, de ce havre de silence dont j'ai tant besoin. Mon grand père s'en va et je ne suis pas là... Cette absence sera pour toujours ma colère, mon regret... Et pour rattraper le peu d'éclat qu'il me reste, je m'offre un peu de spiritualité...


Je ne suis sûrement pas un bon chrétien. Du moins, les Hommes qui détiennent les clés de ton église ont plus d'une fois refusé de m'ouvrir la porte. Pourtant, aujourd'hui, je devais venir... Je devais prendre le temps de m'assoir chez toi, Seigneur.

Je suis souvent absent de ta maison pourtant je ne doute pas que tu le saches : J'ai une Passion qui dort en moi. Un besoin irrésistible de vouloir poser mon âme dans les mains d'un "tout puissant".

Ce "tout puissant" est-ce toi ? Je serais bien présomptueux d'affirmer que oui... Il y a tant de dieux, tant de croyances, tant de cultes... Mais il n'y a qu'une seule spiritualité.

Aujourd'hui, j'ai besoin que tu me rassures sur cette énigme qui nous attend tous. Que tu me permettes de croire qu'après cette limite, il y aura un au-delà. Espérer que ceux que j'ai aimé y ont trouvé repos et bonheur. Je ne te demande rien Seigneur, il serait mal venu de ma part de faire le moindre souhait, moi qui ai déjà tant reçu. Je suis juste venu m'assoir ici pour sentir ta main sur mon épaule.

Ce n'est pas la première fois que je viens chez toi à Notre-Dame. Ce qui se déroule dans ton sanctuaire est un vrai spectacle. J'aime m'y assoir et observer. Je me demande si tu fais de même. Si toi aussi tu admires toujours autant cet autel aux mille lumières. Si tu écoutes le bruit sourd des pas qui cérémonieusement déambulent. Ces pas qui se croisent, se percutent, se confondent à travers l'obscure danse funeste des cierges et le regard impartial de tes Saints endormis. Ecoutes-tu les prières si discrètement susurrées s'envoler vers les voutes et les vitraux ?

J'ai le coeur lourd aujourd'hui, mais je te remercie de m'avoir accueilli dans ta grande maison. Moi qui avais besoin de te parler, d'avoir pour une fois un peu de ta compassion. Je sais bien que je ne suis pas un bon chrétien, les Hommes de ton église pensent que je ne suis que pêché et hérésie. Nous ne nous comprendrons surement jamais... Mais saches que ta maison sera toujours un lieu où l'inspiration m'envahit. Et où parfois il m'arrive de trouver ma... Spiritualité.

Il est temps pour moi de partir. De retourner à cette vie frénétique et parfois insensée. Il se pourrait qu'un ange te rejoigne bientôt... Un ange que j'aime... Mais je n'ai pas besoin de te le demander, Seigneur, je sais que tu prendras soin de lui.


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