21 août 2018,
Par une journée brumeuse et pluvieuse, j’entreprends l’ascension de la Rhune, belle montagne, symbole de ce pays qui m’est si cher. Sur la route, je retrouve le calme, les rapaces qui survolent les hauteurs et les légendes qui s'imprègnent dans la pierre... Au milieu des collines et qui paressent descendre jusqu’à l’océan, je prends repos auprès d’une stèle usée par le temps… Une roche que les marcheurs ne remarquent même plus et qui a emporté avec elle… Ses derniers secrets.
Stèle oubliée, qui borde ce chemin de voyageur, de qui gardes-tu le repos ?
Ta pierre s’efface, s’effrite et se casse.
Tu n’as plus d’histoires à dévoiler. Tu es aussi secrète que la vallée où l’on t’a posé.
Stèle oubliée, qui borde ce chemin de voyageur, quel coeur bat sous ta pierre ?
La mousse t’enlace, t’embrasse et t’étouffe.
Tu n’es plus que légendes et supposition. Tu es aussi silencieuse que les bruyères qui t’entourent.
Stèle oubliée, qui borde ce chemin de voyageur, s’arrête-t-on encore pour te pleurer ?
J’y pose un bouton d’or, une marguerite et une violette.
Des fleurs de pas grand chose… Des fleurs de bord de route qui sauront prendre soin de toi. Toi, que l’on abandonne.
Stèle oubliée, qui borde ce chemin de voyageur, combien de siècles as-tu vu passer ?
Tu sembles avoir connu tant de soleils, d’orages et de brouillards. Tu redeviens peu à peu nature. Tu disparais, toi qui a pris soin d’une âme et contemplé si souvent les nôtres.
Stèle oubliée, qui borde ce chemin de voyageur, est-ce la dernière fois que nous nous rencontrons ?
Tu mérites enfin le repos. De te fondre à nouveau dans la vallée. Délaisse les Hommes, épouse les collines… Oublie nous à ton tour… Pauvre Stèle brisée.
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