1er Janvier 2011,
Cette nouvelle année démarre avec beaucoup d'optimisme et de promesses. Depuis plusieurs mois, je ne suis plus seul... J'ai mes chroniques, mon blog et mes lecteurs.
Et si 2011 était le début d'une nouvelle vie ? la naissance d'un roman ou d'un autre projet littéraire ? Aujourd'hui j'aime Paris, j'aime mon art et j'aime cette sensation d'infinies possibilités.
J’adore cette sensation que procure l’entrée en scène d’une toute nouvelle année. Cette impression de tout voir d’un regard neuf, que le rideau s’ouvre sur un infini plus riche et plus prospère.
Ce sentiment exquis ne dure en réalité que cinq minutes : Juste le temps de déboucher le champagne à minuit, de servir une coupe à ses plus fidèles amis entre minuit deux et minuit trois, tremper ses lèvres dans ce mousseux généreux à minuit cinq, se faire des promesses qu’on ne tiendra pas et hop… Vous voilà face à la réalité. La vie vous a encore dupé et cet te mascarade repart pour une boucle supplémentaire.
Mais cette année je me suis promis que j’allais faire perdurer ce sentiment. Cette fois, c’est la concrétisation de mes projets. Il est grand temps que je saisisse ma chance. Je dois croire en moi, en mon blog, en mes chroniques, en mes contes et mes personnages.
Le soleil se lève et vient se poser sur les écrits de la veille, non loin desquels je me suis endormi… Il est parfois (même souvent) difficile de gérer une passion en plus d’un travail. Et quel travail ! Avec un petit smic, juste assez pour payer mon loyer et faire quelques courses… Il semble évident que ce n’est toujours pas ce mois-ci que je ferai les boutiques pour m’offrir quelques nouveaux vêtements. Il y a des matins comme celui là, où je me demande pourquoi je ne me décide pas à faire carrière. Vais-je passer ma vie à enchaîner des petits jobs où l’on m’exploite jusqu’à la moelle ? Je ne serai sans doute jamais écrivain… Mais j’ai envie d’achever mon roman, même si j’en prends pour vingt ans.
J’ai commencé à écrire très jeune… Mais je me souviendrai toujours du vrai commencement... C’était le 8 mars 2004, dans la bibliothèque du lycée Martin Luther King de Bussy Saint Georges. Je vivais certainement les pires années de ma vie (ou du moins les plus soporifiques). Pourtant tout le monde s’évertuait à défendre ces instants (soit disant) exceptionnels… Je ne vivais rien que je pouvais qualifier de tel ! (Je peux vous l’assurer). Je n’avais presque pas d’amis. J’étais un élève mauvais (très mauvais). En plus je me découvrais une sexualité pas toujours assumée, que mes camarades et même mes professeurs s’empressaient de railler.
J’aurais pu faire une grosse bêtise en ce temps là… Mais il y a eu cette drôle de rencontre qui a tout changé… Ce 8 mars en question, comme à mon habitude entre les cours, je préférais me planquer dans les rayonnages de la bibliothèque. Je ne supportais pas de me retrouver comme un idiot, seul pendant que tous les autres élèves de l’établissement vivaient pleinement leurs années lycéennes. Cela semblait captivant. Etrangement je n’y avais pas accès. Moi, je brassais de l’air en faisant semblant de fouiller dans mon sac.
C’est en fuyant cette honte que j’ai trouvé ce livre qui a changé le court des choses. Tandis que je cherchais désespérément de la documentation pour une future orientation scolaire aussi improbable que déjà vouée à l’échec, j’ai trouvé dans les rayonnages : le Dictionnaire des Fées. Tout en le feuilletant, mon esprit s’abandonnait dans des légendes partant des vallées d’Irlande jusqu’aux déserts d’Egypte. Je me sentais à mille lieues de ce monde impitoyable qu’est le Lycée. J’ai trouvé dans ce dictionnaire, bien cachée dans la catégorie F, la légende de Faery. Le point de départ de mon roman et de mes contes.
Je ne pouvais pas sortir cet ouvrage de la bibliothèque, la documentaliste refusait que je l’empreinte. Alors je passais, je repassais entre chaque cours pour m’imprégner un peu plus de ces légendes intemporelles. Le temps est passé et bientôt 7 ans me séparent de cette découverte avec le dictionnaire des fées. Il y a eu sur le chemin, des embûches, des doutes, des peurs, des amertumes qui rendent la plume moins lisse et finissent par lui octroyer une fêlure que certains appelleront (pour se donner bonne conscience) : La maturité.
Aujourd’hui, le ciel est dégagé sur Paris et cela faisait bien des mois que je n’avais pas senti la chaleur du soleil sur mon visage. J’ai pris ces quelques minutes pour m’installer près des fontaines du jardin des tuileries. J’y griffonne quelques idées aussi brèves qu’éphémères. A quoi ressemblera cette nouvelle année ? Il reste encore tant de chemin à parcourir… Sera-t-elle meilleure et quelles promesses vais-je pouvoir tenir ? En attendant j’arrête d’écrire… Il est bon aussi de se retrouver entre amis pour quelques confidences à la terrasse d’un café... Si Paris est souvent le théâtre de mes déboires professionnels, c’est aussi mon terrain de jeu préféré…
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