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Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

"Love me Tender" d'Elvis Presley (Chronique n°7)

Dernière mise à jour : 6 mars 2020



10 Septembre 2010,

Je publie la troisième chronique de la rubrique "Histoire de Musique". Dans celle-ci, je me replonge dans mes souvenirs d'enfance... Cette époque où tout n'était qu'insouciance et douceur. La chanson "Love Me Tender", berceuse de mes nuits de petit garçon, résonne encore aujourd'hui dans ma vie d'adulte trop pressé. Je rends hommage, ici, à ma maman, à mon imaginaire qui reste inchangé et à quelques peluches qui m'aidaient à affronter les nuits sombres...

Nous avons tous une chanson fétiche. Une chanson douce que l’on nous chantait avant de nous endormir. Cette semaine, ma chronique musicale vous parle d'une berceuse, d'une enfance et... De tant de rêves à atteindre durant la nuit.


Lorsque j’étais aussi haut qu’une chaise de jardin, j’aspirais à vivre dans le monde des adultes. Mes jeux dépeignaient ce désir insistant. Pourtant, aujourd’hui, j’aimerais me cacher derrière cette même chaise de jardin et arrêter de jouer dans la cour des grands. Mais trop tard… La partie a commencé. Les dés sont jetés et les manches s’enchainent sans succès.


Je regarde dehors… Il fait déjà nuit… Je déteste quand l’été commence à déserter Paris. Cette impression de vivre un peu plus dans le noir. Je n’aime pas les ombres nocturnes… Leur angoisse infantile me revient, parfois, lorsque tout semble sombre et incertain.


Je n’étais pas un petit garçon très courageux. Dans la nuit, j’agrippais Grisette d’une main et Papa Nounours d’une autre. Je les serrais fort contre moi. Mes deux amis de chiffons avaient (grâce à mon imagination) une conversation très poussée et aussi le pouvoir d’éloigner les ombres. Ces camarades de chambres savaient me réconforter pour que je trouve le sommeil.


Puis, lorsque les nuits étaient trop froides ou plus inquiétantes… Il y avait toujours Maman. Elle venait m’offrir un instant rassurant qui emplissait ma chambre d’un parfum serein et doux comme une caresse. J’adorais ses berceuses nocturnes. Papa Nounours, gentiment posé sur l’oreiller et Grisette, dans mes bras. Nous écoutions attentivement Maman qui avec ses monologues sucrées, nous accompagnait bien au-delà des ombres. Là où les rêves seraient clairs.


Nous partagions des histoires… Parfois drôles, parfois poétiques, des souvenirs et des chansons… Il y avait aussi « Love me tender »… J’entends encore Maman me chanter cette berceuse… Cette mélodie que j’écoutais, souvent les yeux déjà bien lourds… Perdu, quelque part, entre ma chambre et mes rêves d’enfant, je pensais certainement que ce joli rituel durerait toujours.


Pourtant, c’est arrivé… Impossible de me souvenir quand… Mais, tout s’est arrêté.

J’ai grandi, sans m’en rendre compte. Aspirant, espérant toujours devenir plus mûr, plus adulte, plus âgé, plus responsable.

Je suis parti, laissant mes colocataires de tissus seuls face aux ombres de la nuit… Sans personne à consoler ou rassurer. Seuls, face à une porte fermée que Maman n’ouvrira plus pour chantonner ses doux refrains.


Je regarde dehors. Il fait nuit si tôt ce soir… J’ai grandi trop vite… Je n’ai plus peur des ombres désormais… J’ai surtout peur de la vie qui va recommencer sa boucle infernale au petit matin… Et je pense que c’est ça… Etre un Adulte.

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