27 décembre 2010,
L'année 2010 s'achève. Une année où j'ai questionné mon esprit à plusieurs reprises dans mes chroniques. Je pourrai dire que ce blog est devenu mon nouvel amant. J'aime ces instants que l'on partage et les vérités que l'on dit. Pour terminer ce cycle, je ne trahis pas mes habitudes. Pourquoi est-il si dur d'ouvrir son coeur lorsque l'on est un artiste ? L'artiste est-il inévitablement un solitaire ?
L’art est avant tout l’héritage d’un travail amoureux… la métaphore, le miroir et le coeur de ce sentiment complexe. Comme il existe un art à l’amour, il existe aussi un amour pour l’art.
L’art… (sa peinture, sa mélodie, sa prose) trouve une consécration dans la contemplation de l’amour. L’amour… (Son baiser, sa fougue, sa folie) ne s’explique qu’entre les lignes sinueuses d’un art pour la vie. J’entends souvent dire que l’artiste doit vivre d’amour pour créer son entreprise poétique… Pourtant la plupart des artistes sont des gens solitaires et sans encrages. Ils fuient ce sentiment qui les fascine autant qu’il les effraie.
Même si je porte toujours en moi l’amour de mes proches… Ma famille, mes amis… Je puise mon art dans le néant et le manque. Je les observe souvent, les gens qui s’aiment… leurs baisers fragiles, leurs caresses éphémères, leurs mains liés qui s’agrippent l’une à l’autre. Elles sont dans la fuite elles aussi… Mais la fuite de quoi?... Celle de la solitude ?… La même que je trimballe chaque jour dans mes baskets. Celle qui m’oblige à écouter de la musique dans le métro. Celle qui plante une cuillère dans un pot de Ben & Jerry’s pour affronter une comédie romantique ou celle qui s’accommode de cette absence froide sur mes draps la nuit…
Comme de nombreux amoureux d’écriture, je suis sous le charme de la solitude. Ironiquement, grâce à elle, je ne suis pas seul. La solitude me permet de vivre dans un imaginaire qui ne me quitte jamais. De passer de folles nuits blanches, entremêlant mon corps à des verbes indomptables, offrant mon coeur et mes mains à une écriture qui efface les aléas de la réalité. Je ne vis l’amour qu’au travers de mes personnages.
Je pense que l’amour n’est pas l’unique pilier de l’art… il en est le fruit certes, mais pas la source. Un artiste amoureux est-il un artiste qui s’efface ? Pourquoi lorsque l’artiste aime, l’inspiration s’enfuit à tire d’ailes ?
Comme tout le monde, j’ai essayé, j’ai tenté d’offrir mon coeur... Etrangement, je n’étais pas totalement moi-même. Je n’étais pas totalement amoureux…Il me manquait un supplément de vie, une part d’imaginaire. Alors j’ai abandonné…
Si l’Art me permet d’écrire l’amour, il ne me montre pas la voie pour le vivre… J’admire ceux qui savent vivre à deux, ceux qui savent compter sur un autre… J’aimerais tellement avoir l’art d’aimer comme eux. Suis-je vraiment fait pour aimer ?… C’est difficile d’y arriver sans renier ses valeurs…
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