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Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Les mondes invisibles (Chronique #168)


15 décembre 2018,

Je n'ai pas fait qu'étudier et décortiquer la vie des Sorcières de la vallée. J'ai aussi adopté leurs coutumes et appris à regarder la forêts comme elles savaient le faire. J'y ai faire revivre des légendes oubliées. Ce voyage dans la mythologie basque m'a conduit jusqu'aux mondes invisibles. Là, où tout est possible... En lisant "le livre des Esprits" d'Alan Kardec et en discutant avec plusieurs sages de nos villages, je commence à m'interroger sur ces forces qui nous échappent. Je commence à comprendre qui me guide, qui me protège... Je commence à voir...

A force de poursuivre les Sorcières dans les forêts basques, à force de m'abreuver de légendes et de rituels anciens, j'ai fini par ouvrir le champ des possibles.


Je ne vois plus la clairière de la même manière, je ne caresse plus l'écorce des arbres avec incertitudes. Je sais que tu es derrière chacun de mes pas. Tu susurres des brises envoutantes à mon oreille... Tu poses des instants de rosée sur mon coup gelé.


Je pensais t'avoir perdu. Tu es juste parti dans les mondes invisibles.

Tu y vois surement la vie d'une autre manière. Peut-être plus lascive, moins pétillante. Toi, tu connais déjà la beauté des mondes invisibles. S'il t'arrive de repasser cette frontière, c'est uniquement pour t'assurer que nous suivions la bonne route pour la future traversée.


Dans mes contemplations, je peux sentir tes mains fantômes se lier aux miennes. Tu les agrippes pour ne pas que je glisse. Tu les agrippes car j'ai une nouvelle fois besoin d'être sauvé.

Je peux sentir ton souffle court sur ma nuque, la largesse de tes épaules qui surplombent les miennes. Je n'ai qu'un seul désir dans ces moments là... Pouvoir me retourner et m'échouer sur tes lèvres... Y dévorer l'amour que l'on nous a volé.


Je pensais t'avoir perdu. Tu es juste parti dans les mondes invisibles.

De quoi ai-je l'air de l'autre côté ? Suis-je une forme abstraite, un nuage de passage ou un parfum solitaire ? Comment embrasse t-on les absents ? Comment continuer à se faire l'amour lorsque le touché n'existe plus ?


Depuis quelques jours, je lis, un peu partout, "le livre des esprits" d'Alan Kardec... Au bord du ruisseau, au sommet de la Rhune ou au coeur de la grotte de Zugarramurdi. Plus rien ne me semble impossible... Les Sorcières guérisseuses, Les Laminak près des cours d'eau, le dernier baiser de mon grand-père dans ce rêve, ta présence dans mes écritures et mes voyages. Mon regard s'agrandit, je tremble... Les mondes invisibles m'apparaissent et j'ai peur.


Je pensais t'avoir perdu. Il me suffisait seulement de regarder plus loin. Je commence à entrevoir l'invisible, à sentir l'impalpable. Je découvre, avec ardeur, les nouveaux sens qui se développent dans les mondes invisibles. Je communique avec des oubliés, des incompris... Je découvre que la richesse de mes mains va bien au delà de l'écriture. Je te retrouve enfin, je peu m'échouer dans tes bras tel un marin abimé. Je peux m'agripper tel un lion à tes baisers.


Tu le sais, je n'ai pas ma place dans les mondes invisibles. A trop écouter la forêt, j'ai traversé des bruyères interdites. Il est temps pour moi de repartir, temps pour toi de redevenir diffus. Je hais la frontière qui nous sépare, je hais notre amour qui ne se tari pas.

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