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Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Lothlorien et la lumière d'Elendil (Chronique #24)

Dernière mise à jour : 27 mai 2020


5 mai 2011,

Un retour imprévu sur les bancs de l'université, me ramène sur les rivages d'un temps passé... un temps où mon écriture était maladroite mais déjà habité par un destin peu commun. Il y a des livres qui peuvent vous sauver la vie... Des voyages qui peuvent vous réinventer. C'est le cas du "Seigneur des Anneaux" qui a été (souvent) mon livre de référence et mon échappatoire durant les moments les plus difficiles de mon adolescence.


« Adieu Frodo Sacquet, je vous offre la lumière d’Elendil, notre étoile bien aimée (Eärendil). Puisse sa lumière vous éclairer dans les endroits sombres, où toutes les autres lumières seront éteintes ».


Galadriel,

Le Seigneur des Anneaux : La communauté de l’anneau.

Par J.R.R Tolkien

Si je dois évoquer un livre qui a sans doute bouleversé ma vie durant les moments les plus incertains, je mentionnerais sans hésiter « Le Seigneur des anneaux ». Au lycée, j’étais seul, en marge et pour éviter ces instants d’errances entre les cours, je me réfugiais souvent à la bibliothèque. Au départ je ne suis pas entré là dans le but de m’égarer dans des lectures. Je venais surtout pour trouver du répit… Du silence et… Pour écrire.


C’est là que l’écriture de mon Roman sur le Royaume de Faery a commencé… Je n’ai pas peur de dire que cet univers est sans doute le plus grand voyage que j’ai entrepris dans ma vie. Il m’arrive parfois de rêver, de douter, d’abandonner mais malgré les années qui passent, je reviens toujours sur cette route que j’ai tracé.


Si je vous parle de Lothlorien et de Frodo, le Hobbit de Tolkien, c’est parce qu’à bien des égards, je me retrouve beaucoup dans ces histoires de quête de sens… De quête de soi. J’ai trouvé dans cette histoire, la force et les valeurs dont j’avais besoin pour combattre ma solitude lycéenne. Tolkien m’a inspiré, m’a laissé croire que mon imaginaire méritait de vivre bien au delà des marges ou des bas de pages sur mes notes de cours.


Je n’ai pas cessé d’écrire ces derniers mois, entre mon roman, mes nouvelles, les chroniques et bien d’autres projets qui me trottent dans la tête, mon stylo ne quitte jamais mes mains et mon ordinateur ne reste que peu de temps hors tension.


Je devrais m’en féliciter, être excité par ce voyage que j’entreprends, être heureux de voir naitre l’imaginaire que j’affectionne. Pourtant, je me sens seul dans ma barque. Je navigue dans une brume sibylline. Je n’entrevois pas l’ombre d’un rivage où je pourrais me ressourcer. J’aurais bien besoin d’une lumière consolante pour entreprendre ce long périple. Mais serais-je de ceux qui arrivent à la protéger des vents et à en faire bon usage ?


Lothlorien (La Lorien en VF), terre des Elfes dans l’univers titanesque de JRR Tolkien est un havre de paix et d’enchantement. En son sein, n’importe quel être y trouve protection et repos. Après avoir traversé les gorges de La Moria et perdu Gandalf le gris, Frodo et ses amis de la communauté trouvent refuge dans les bois elfiques auprès de la douce Galadriel.


Mon écriture est comme un voyage. Une quête que je mène sans vraiment la comprendre. Le paradoxe est que l'écrivain est pourtant le maître de toutes les destinées… Il a la vie de ses personnages entre ses mains. Il a la faculté d'anticiper le cours de l’histoire. Il n’y a qu’une chose qui lui est hors de contrôle : les émotions, les doutes et les leçons personnelles qui émaneront de ce long périple.


Chaque histoire, chaque péripétie ne changent pas uniquement l'avenir de ces êtres fictifs... Elles changent aussi l’avenir et le chemin de leur auteur… Quand j’ai quitté le lycée, je me suis retrouvé dans les immenses amphithéâtres de l’université. J’ai cru m’y noyer. Je n’avais plus le temps d’écrire dans les marges et sur les bas de page. J’ai très vite eu besoin de retrouver les héros du Seigneur des Anneaux… Par chance ils vivaient aussi dans la bibliothèque de la faculté. En retrouvant ces mots qui m’avaient tant manqué, j’ai compris que mon voyage pour l’écriture devait continuer.


En quittant Lothlorien, Frodo, se vit offrir par Galadriel, la lumière D’Elendil, l’éclat de la plus belle étoile, enfermée dans une fiole. Les Hobitts et leurs compagnons de route, reprirent le voyage ; Tandis que Frodo, malgré l’espoir de cette étoile, blottie dans le creux de ses mains, ne voyait plus vraiment où ce long périple le menait.

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