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Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

"Jimmy" des Moriarty (Chronique #6)

Dernière mise à jour : 17 févr. 2020



Le 28 août 2010,

je publie ma deuxième chronique "Histoire de Musique". En ce temps là, je travaille encore pour la marque Marni au Printemps Haussmann à Paris. Je m'en veux de ne pouvoir accorder plus de temps à l'écriture de mon livre. Après quelques déconvenues dans ce monde de luxe où je ne m'acclimate pas, me voilà sans emploi et complètement perdu. J'écris alors cette chronique sur un de mes titres préférés qui exprime assez bien ce que je peux ressentir...



Revenons un instant sur un passé plus ou moins proche…

Il nous arrive parfois (souvent) de perdre notre route. D’être surpris par l’orage… De courir à travers champs, à travers villes, pour se réfugier sous un préau où les maux du ciel ne nous atteindrons pas. Il nous arrive parfois (souvent) d’attendre immobile, en regardant ces perles humides balayer, nettoyer nos erreurs.


Que faire lorsque nous avons perdu notre route ? Est-il sage d’attendre qu’un voyageur, plus chanceux, nous remontre le chemin ? Ou devons nous porter notre sac à dos et continuer, seuls, en suivant les étoiles de la chance ?


Il n’y a rien de plus déstabilisant que de se perdre soi même… Cet été 2010, je me suis perdu, j’ai couru à travers champs, à travers villes, pour un semblant de vie qui ne me ressemblait pas. Je me suis réfugié sous un préau où les maux du ciel ne m’atteignaient pas. J’ai attendu qu’un voyageur chanceux me remontre le chemin… Ne voyant personne à l’horizon, j’ai porté mon sac à dos, en suivant la route des étoiles.


Abandonné dans les grands espaces Parisiens, bousculé par les troupeaux de bisons en migrations vers le centre d’affaire le plus proche… Le petit Jimmy que j’étais, un peu perdu, un peu fragile, marchait… Cherchant ses rêves délaissés dans les mains d’une Calamity Jane de luxe, terreur de la mode… Vendeuse plus rentable que son ombre.


Dans le train à vapeur qui me ramenait chaque soir auprès des miens, j’écoutais les rythmes langoureux et apaisants des Moriarty : les accords amers d’un harmonica esseulé, le rythme de la vie sur une guitare abîmée sans oublier la douce voix de Rosemary. Elle me murmurait à l’oreille "Sois fier de ton nom" "Sois fidèle à toi-même" "Va où tes pas te mènent" "Fais comme tu le sens".


J’avais perdu le chemin de la maison. J’étais bien loin de mon petit univers onirique. L’écriture portait ma vie avec difficulté… Un peu comme une camionnette vacillante sur une route imparfaite. Rosemary a expliqué la signification particulière de cette chanson pleine d’énigmes :

" Jimmy a tout simplement disparu. Cette chanson est un appel au retour de Jimmy et c'est une métaphore chez les bisons. La philosophie des bisons : Où que tu sois , n'oublie pas d'où tu viens et qui tu es"


Le Jimmy qui vivait en moi s’était envolé. Il avait perdu sa route. Terrorisé par l’orage, il avait trouvé refuge sous un préau, attendant que je vienne le chercher pour reprendre le chemin à ses côtés. Lorsque je donne un pouvoir philosophique et bénéfique à la musique, ce n’est pas par hasard. Grace à ce groupe et cette mélodie, je n’ai pas oublié qui je suis et d’où je viens.


Jimmy est notre meilleure part d’âme… C’est le coeur, c’est le vrai… C’est le chemin. Plus jamais je ne l’abandonnerai. Jimmy des Moriarty c'est la métaphore d’un été de perdition chez Marni.

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