En juillet 2010, je publie la première chronique de la série "Histoire de Musique". Cette rubrique où j'évoque des artistes ou des mélodies qui ont eu une influence sur mon travail d'écriture. Dans celle-ci, je parle d'un groupe de femmes : Evasion. Je les ai découvertes du temps où j'étais élève au conservatoire de musique de Noisiel. J'avais tout juste 11 ans lorsqu'elles sont venues chanter dans notre auditorium. Ces femmes resteront l'un de mes plus gros coup de foudre artistique et leurs mélodies ethniques me ramènent encore aujourd'hui sur les rives de mon enfance.
Dans cette première chronique musicale, je vais vous parler de musiciennes talentueuses. Leur groupe s’appelle Evasion.
Elles ne sont pas connues du grand public . Pourtant,elles ont une place de choix dans mon coeur.
Ces femmes viennent des quatre coins du monde. Elles se sont réunies pour transporter leur public à travers des chansons qui rythment nos continents, tantôt avec joie, tantôt avec peine. Ces femmes nous emmènent en voyage... Un voyage fait de partage et de poésie. Un voyage qui nous rappelle que la musique n’a pas de frontières ou de couleurs. Elle touche tout le monde, partout et depuis toujours.
Je n’avais que 11 ans lorsque j’ai découvert ce groupe. Les chanteuses d’Evasion étaient venues pour une représentation dans l’auditorium de mon conservatoire de musique à Noisiel. Nous étions allés les voir avec mes parents et surtout Marine, ma meilleure amie. Depuis nos 6 ans, nous ne nous quittions pas... Impossible de dissocier Julien et Marine. Nos jeux, nos rires et nos rêves étaient décalés, extravagants et colorés... Nous pensions même qu'il en serait toujours ainsi.
Les mélodies d'Evasion sonnent la fin d’une époque… Un changement auquel personne n’échappe : La fin de l’enfance. Lorsqu'il m'arrive encore de me laisser bercer par leurs chansons, il m'est impossible de ne pas avoir une pointe de chagrin pour mon enfance perdue. Moi qui pensais que j'allais encore pouvoir encore rêver, flâner, imaginer.
Si je devais donner une date à la fin de mon enfance, ça serait ce printemps de 1998... Peu après le concert d' Evasion, le disque de ces artistes tournait en boucle dans nos chambres d'enfants. Avec Marine, nous scellions chaque jour un peu plus notre amitié au fil des chansons d'Evasion.
Cette année 1998, quelque chose a changé... Un nuage, un orage... Un vent s'est levé. La Mort est venue nous rappeler que le temps des songes n’avait qu’assez bien duré. Comment, moi, petit garçon rêveur de 11 ans pouvais-je réconforter ma plus grande amie, ma soeur, face à cet hydre qui venait de s'immiscer dans la douceur de sa maison ?
A 11 ans, je n'avais pas les mots... Je me suis contenté d'être là... Très vite j'ai ressenti un vide : mon enfance s'était envolée. Nous venions d'entrer dans un monde plus âpre, plus amer. Oui, nous avons changé ce jour là… Malgré les mélodies d’Evasion qui continuaient d’accompagner notre fragile chemin de vie…
Assez naturellement, nous avons commencé à parler d’avenir, de choix… Puis d'Amour... Nous avons délaissé nos jeux, les marelles et la cour de l’école.
Aujourd’hui, il me suffit d’écouter un refrain d’Evasion pour me souvenir de l’enfant que j’étais. Retrouver un goût de souvenirs acidulés, d’une vie plus mutine, plus simple, plus sincère… une éternelle évasion.
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