
Nuit du 14 au 15 septembre 2019,
200, c’est le nombre de chroniques qui me séparent de ce p’tit gars un peu perdu dans les boulevards parisiens.
200, c’est la distance… Le 10 juin 2010, date à laquelle j’ai écrit sans grande conviction sur un blog qui allait devenir mon carnet de voyage… le témoin de mes doutes, de mes joies, de mes victoires, de mes échecs, de mes peines, de mes deuils… Mais surtout le témoin de mon amour pour l’écriture et du pouvoir rassembleur des mots.
200, et ce soir, symboliquement j’écris cette chronique à La Tuque, au Québec… Là où mes écrits ne sont que plus fort, plus brut, plus libre comme ces grandes terres.
200 chroniques et vous dois un merci !

Je ne pouvais espérer plus bel endroit...Et surtout, plus symbolique pour écrire ma 200e chronique. Ici, à La Tuque, sous une nuit câline glissant calmement dans les bras de l'automne.
J'ai longtemps réfléchi au thème que j'allais aborder dans cette chronique... J'y réfléchi encore d'ailleurs. Je prends le temps de me perdre dans la nuit... Le temps de savourer mes errances nocturnes... Et si pour une fois, j'écrivais sans fil et sans cadre. J'ai envie de me laisser surprendre... Peu importe si mon écriture ne veut pas dire grand chose.
Ce soir, je réalise le chemin parcouru. Je me remémore les voyages, les rencontres, les obstacles, les déceptions, les abandons... Il en a fallu du courage pour se rendre jusqu'ici... Jusqu'ici à la 200e Chronique.
Le Julien qui a écrit sa première chronique "Préface" en 2010 était loin de s'imaginer la beauté du voyage. Quand je relis ces vieilles chroniques, il m'arrive de rire. Je les trouve tantôt maladroites, tantôt naïves... Mais elles ont le mérite d'être là, immortelles et de garder vivant un Julien que j'ai laissé derrière moi.
Je ne compte plus les nombreux silences que mes chroniques ont dû surmonter. Divers événements heureux ou malheureux les ont rangées au placard... Plus ou moins longtemps. Mais elles sont toujours revenues. Je repense à ce Julien qui trop souvent a baissé les bras... Qui trop souvent n'a pas écouté l'appel de ses passions. Je ne lui dirai surement pas de se réveiller, de se reprendre... ces instants de doutes font partis de mon voyage. Je sais désormais qu'il trouvera sa route... Que cette route lui rendra l'écriture.
Quel beau voyage nous venons de faire ensemble ! Le Julien des premières chroniques n'espérait surement pas que les choses se passent ainsi. Je sais qu'il rêvait de publications et de succès. Je sais qu'il rêvait de bruit, de foules, de vacarmes, de lumières et de grandes villes... Et pourtant, 200 chroniques plus tard, je suis seul, enveloppé dans le silence, anonyme, dans le noir, au bord du lac Panneton. Cette place là, je ne l'échangerais pour rien au monde.
Je ne suis plus le Julien des premières chroniques... Il y a longtemps qu'il m'a abandonné. Mais parfois, j'aime le retrouver dans les anciens écrits. Je ne lui dis pas qu'il ne réalisera pas ses rêves. Je me contente de sourire parce que je sais que ce qui l'attend est bien plus doux, plus imprévisible qu'un rêve.
200 chroniques plus tard, je ne cours plus après la reconnaissance et le succès... Ce qui m'anime, ce qui fait ma joie, c'est d'écrire au bord des lacs. Aujourd'hui, je n'attends rien de l'écriture. C'est une amie, une épaule, qui m'accompagne dans une vie que j'ai entièrement repensé. Une vie exaltante dont je n'ai plus besoin de m'extirper.
Je ne pouvais espérer plus bel endroit... Et surtout plus symbolique pour écrire ma 200e chronique. Ici, à La Tuque, où je viens tout juste de revenir après une longue absence.
Je dois beaucoup à La Tuque et aux gens extraordinaires qui rendent cette place lumineuse. Quand je suis arrivé ici, il y a deux ans, j'étais silencieux... Mes mains, ma bouche ne disaient mot. Je pensais même que j'avais laissé ma part d'auteur derrière moi. Puis, j'ai retrouvé le goût des choses. J'ai appris à connaitre la nouvelle personne que j'étais devenu... Et surtout, mes mains se sont remises à parler.
La Tuque m'a offert ce cadeau précieux... Et hasard du calendrier, je lui offre en retour ma 200e Chronique.
J'ignore quelle sera la prochaine destination, quelle sera la prochaine chronique... Finalement l'important ce n'est pas le voyage... C'est plutôt quelle personne nous serons devenues lorsque nous déciderons de descendre du train.
En route pour une nouvelle chronique... Et merci...
Comments