J'adore repousser les limites... J'aime la sensation que les frontières, les barrages et les obstacles ne sont que des chimères... Je n'ai plus peur de relever des défis improbables... Et parfois certains me ramènent vers mon amour pour l'écriture. Depuis plusieurs mois maintenant je travaille sur le scénario du prochain film de Romain Pacaud : "Une chanson pour Louise". J'y aborde des thèmes qui me sont chers et qui ont souvent accompagné mes récits : la vieillesse, le temps qui passe, les amours manqués... L'année que je viens de passer au côté de ma grand-mère a grandement inspiré cette histoire. Désormais je repars pour le Québec, je retrouve les grandes terres et la nature mais je sais que je laisse mon histoire entre de très bonnes mains !
Ma note d'intention pour le projet "Une chanson pour Louise"
Février 2019,
Entre juillet et décembre, j’ai posé mes valises chez ma grand-mère, au Pays Basque. Je rentrais d’une année euphorisante au Québec et j’étais à la recherche d’une nouvelle histoire. A mon retour, je ne pensais pas côtoyer le calme et la solitude de si près. Dans cette vieille maison de famille, les souvenirs s’entassent, les photographies prennent la poussière chaque jour un peu plus… et ma Grand-mère pleure l’éternelle absence de mon Grand-père.
Je n’étais pas rentré en France pour me laisser miner par le tic-tac d’une horloge… J’étais revenu pour penser à ma carrière professionnelle et à mon bien être. Mais ma Grand-mère voyait en moi l’opportunité de faire revivre un peu son passé… Alors j’ai décidé d’arrêter de courir et j’ai écouté ses histoires. Nous sommes retournés sur les lieux de son enfance, de ses premiers amours… j’ai écouté ses confessions jusque tard le soir autour d’une verveine… Je l’ai laissé remodeler son histoire, la changer, l’embellir aussi… Mais ne fait-on pas tous ça avec le passé et les personnes qui nous manquent ?
Je venais en réalité de trouver le sujet de ma nouvelle histoire : Une chanson pour Louise. Le noyaux de la relation entre Sébastien et Léo Joliette se trouvent dans cette échange, dans ce soutient que j’ai accordé à ma Grand-mère. Les protagonistes s’apportent quelque chose. le passé de l’un, fait grandir l’avenir de l’autre. La fougue et la jeunesse de Sébastien permettent à Léo Joliette de corriger son passé.
Si j’ai crée en premier ces deux personnages, Louise est très vite arrivée dans l’intrigue… Donnant, de fait, son nom à l’histoire. Je voulais que Léo n’ai pas encore totalement perdu espoir… Je voulais qu’une infime lumière soit encore là : Louise, son amour de jeunesse. Celle pour qui il va se battre et balayer les affres du temps.
Louise Marshall (dans la vieillesse) est l’opposé de Léo Joliette. A plus de 80 ans, c’est une femme dynamique et indépendante. C’est en façonnant le personnage de Louise que les thèmes de l’art et de la musique sont arrivés dans l’histoire. Louise m’a été grandement inspiré par la grande Line Renaud. Une femme à la carrière incroyable, qui a conquis le monde à l’époque des music-halls et des cabarets. Le retour sur scène de Louise Marshall pour un concert d’adieux, est devenu la pierre angulaire du récit.
J’ai joué sur des codes simples pour lier mes protagonistes : Louise, l’artiste au sommet / Léo, le pianiste oublié et Sébastien, le musicien en devenir. Je manie aussi des thèmes éculés mais efficaces pour ponctuer le récit : L’amour manqué, les non-dits, la gloire, la place de l’art dans une vie d’artiste. Tout tourne autour de la relation Louise et Léo et l’incapacité de celui-ci à lui écrire une chanson d’amour.
« La Chanson pour Louise » est centrale dans cette histoire… Bien plus qu’une chanson, c’est une déclaration d’amour de Léo pour Louise qui s’est perdue en chemin. C’est cette chanson qui les séparent (sur un mal entendu) dans le passé et les réunit sur scène dans le présent.
Le fait de revoir ces deux amants se retrouver en chanson à plus de 80 ans est un symbole fort. Alors que l’on manque souvent d’attention et d’empathie envers nos ainés, préférant parfois les oublier ou les ignorer, j’offre au spectateur (ou au lecteur) l’occasion de s’interroger : Ne sont-ils pas beaux sous les projecteurs réunis après tout ce temps ? Ne symbolisent t-ils pas l’amour aussi bien, voir même mieux encore que la jeunesse que l’on nous impose dans les films comme une norme du beau et du glamour?
Même si cette histoire ne traite pas du thème de la mort, celle-ci est là de façon très subtile… Le fait que Léo doivent quitter son appartement, trier ses souvenirs et partir dans l’aile médicalisée de la maison de retraite, … amènent la symbolique de la mort (Une mort psychologique plus que physique). En vérité Sébastien et Léo s’engagent dans une course contre la « mort ». Sébastien bravent les interdits de son métier (aide soignant) pour aider Léo à retrouver Louise. Jusqu’à la dernière minute nous ignorons s’ils arriveront à se rendre à ce concert de Louise Marshall… Et si celle-ci acceptera d’interpréter la chanson d’amour de Léo.
En proposant cette histoire à Romain Pacaud, nous avons eu l’idée d’en faire un film musical optimiste et dynamique. Fort de nos références sur l’univers de la comédie musical (qu’elle soit scénique ou filmique), nous avons pensé des numéros musicaux qui aident à retracer la folle carrière de la jeune Louise Marshall et du jeune Léo Joliette, jusqu’au point d’orgue du film : La chanson pour Louise.
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